13 mars 2007

Pas besoin d'un médecin?




Je lisais l'article de Lysiane Gagnon sur CyberPresse et il m'a fait réfléchir parce que je suis personnellement concerné par ses propos sur la candidate libérale qui a dit que ce n'était pas tout le monde qui avait besoin d'un médecin. Dans un sens c'est vrai, elle a peut être raison: je vais bien donc je n'en ai pas besoin.
Le problème c'est que la dame en question a été directrice de CLSC et est adjointe parlementaire au minitre de la Santé. Oups...!
On vient de renverser le sens de l'équation. Je pense donc je suis n'est pas égal à je suis donc je pense. Sinon Descartes aurait perdu son temps. Dans ce cas ci ce serait je ne vais pas bien donc j'ai besoin d'un médecin. Ou comme le souligne Mme Gagnon: Je vais bien mais je veux quand même un médecin de famille puisque'on parle de santé et non de maladie. Autrement dit n'attendons pas d'être malade pour vouloir un médecin. Mais il se passe quoi si...
Ok démonstration et je vais l'expliquer par une situation vécue l'automne dernier. Je suis avec un ami et nous sommes sur l'avenue du Mont Royal. On veut aller manger dans un petit resto chinois sympa mais j'ai soudainement un malaise. On arrête. Je vais mieux. on repart. Au bout d'un moment Normand me dit: Laisses faire le resto et allons voir un médecin. Moi je ne panique pas parce que je suis convaincu que ce sont les bronches. Il y a justement une clinique au dessus de la pharmacie Jean Coutu. On se rend là: fermé!
Bon... Il y a le CLSC du Plateau pas très loin et puis il y a la clinique au dessus du UCS. On décide pour le CLSC. Je m'assoies devant la réceptioniste mais elle est occupée à classer des papiers et quand elle termine sa tâche au bout de cinq minutes. Elle me lance un regard qui veut dire: Toi tu aurais du attendre à la ligne jaune que je t'autorise à venir t'asseoir mais elle dit plus simplement: Oui?
Je dis: Je voudrais voir un médecin. Elle dit: Nous n'avons pas de médecin.
Mais suis-je bien dans un CLSC?? On parle de première ligne etc. Un CLSC sans médecin voilà ce que cela donne quand on inverse les équations; quand on pense que c'est pas tout le monde qui a besoin d'un médecin. On ne peut pas se permettre de penser ainsi quand on est directeur d'hôpital, directrice de CLSC ou directeur de clinique médicale. Si on pense ainsi on fait un entonnoir inversé et après on s'étonne que les urgences soient pleines. On sort du Centre pour aller à la clinique du coin. Pas de place, revenez à quatre heures! Mon ami est furieux. Il dit à la réceptioniste que c'est urgent, que j'ai besoin de voir un médecin! Mais rien à faire il y avait trente personnes dans la salle d'attente.

En fin de compte je me suis retrouvé à l'urgence d'un hôpital ou on m'a fait une coronarographie , une agioplastie et l'insertion d'un stent au niveau de l'artère coronaire droit qui était bloqué à 90%. Autrement dit j'étais sur le point de faire un infarctus.

Il y a quelques années j'avais un médecin de famille pour suivre mon état de santé; un psychologue en milieu hospitalier et un médecin parce que je souffre d'agoraphobie. Aujourd'hui je n'ai plus ces gens là parce que l'hôpital ou j'obtenais ces soins a été fermé. Pendant cette réforme du système de santé des médecins et des infirmières se sont fait montrer la porte. Je regarde la situation se détériorer et je devrais croire que cela va s'améliorer parce que certains me l'affirment!

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